Rompre l'isolement social : le premier pas nécessaire vers l'emploi
Lorsque l’on perd son job, on s’aperçoit rapidement que « l’amitié, ce n’est pas un métier ». En effet, petit à petit, vos anciens collègues et relations de travail vous tournent le dos et ne s’intéressent plus à ce vous devenez. Ainsi va la vie et comme le dit la sagesse populaire : « loin des yeux, loin du cœur ». Dégoûté par ce monde de faux semblants, vous pouvez vous même être enclin a rejeter « tous ces hypocrites » qui ne vous flattaient finalement que par intérêt. Qui n’a pas eu ce sentiment de honte, d’exclusion ou de colère à un moment ou à un autre pendant cette difficile période qu’est le chômage ? Surmonter ses angoisses est pourtant nécessaire pour enclencher une dynamique de « recherche active » comme le définissent les conseillers de France Travail et de l’Apec. Un seul mot d’ordre : ne restez pas seul !
Si on veut, on peut ? « La méritocratie culpabilise et isole les chômeurs »
« « Assistés », « fainéants », « profiteurs »… Si les clichés sur les personnes en recherche d’emploi sont nombreux en France, on se pose rarement la question de pourquoi, et surtout de comment ils impactent les principaux concernés. En quête de réponses, nous avons rencontré David Bourguignon, professeur et psychologue spécialisé sur les questions du travail qui, dans le cadre de ses recherches, s’est particulièrement intéressé aux groupes stigmatisés et notamment à celui des personnes sans emploi. Selon lui, il est grand temps de tirer la sonnette d’alarme pour tous nous sensibiliser à la stigmatisation que vivent tout de même plus de 2,4 millions de chômeurs en France en 2021… », rapporte Gabrielle Predko qui a interviewé le spécialiste pour Welcome to the Jungle.
David, pourquoi les clichés sur les chômeurs sont-ils encore nombreux ?
Il faut bien comprendre que, pour décrypter la société, l’être humain catégorise son monde social, c’est un processus cognitif de base tout à fait normal. À ces catégories sont associés des stéréotypes, c’est-à-dire, bien souvent, des informations caricaturales qui s’appliquent à l’ensemble du groupe. Elles ne sont pas forcément fausses, mais elles négligent les spécificités des individus. C’est exactement ce qu’il se passe pour les personnes au chômage. D’après plusieurs études de psychologie, ils sont effectivement perçus comme… pas très sympathiques, pas compétents, ni très persévérants.
Sympa… ! D’où viennent ces stéréotypes ?
En fait, le plus gros problème, c’est que beaucoup estiment que les chômeurs sont responsables de la situation dans laquelle ils se trouvent. C’est une conséquence directe de la méritocratie, cette idée selon laquelle le pouvoir revient à ceux qui ont du mérite est très forte en France et cela peut faire des ravages. On peut être tenté de penser que de la bonne volonté peut suffire à trouver un emploi. Emmanuel Macron l’a lui-même maladroitement sous-entendu en disant qu’il suffisait de traverser la rue pour trouver du travail, comme si notre simple volonté pouvait nous mener à l’emploi.
Participer à un groupe de recherche d’emploi
« Plusieurs bonnes raisons peuvent vous amener à vous rapprocher d’un groupe de recherche d’emploi. Encore appelés clubs, ateliers ou cercles, ces groupements peuvent vous aider à rompre votre isolement, surtout si vous êtes au chômage depuis longtemps et à valider ou confronter vos techniques de recherche avec d’autres personnes partageant votre situation. », explique M. J. sur le site de Cadremploi.
Les atouts d’un groupe de recherche d’emploi
Accompagnement gratuit [ou d’une faible contribution ndlr], l’activité d’un groupe de recherche d’emploi consiste essentiellement à se faire aider pour construire un CV, rédiger des lettres de candidature, apprendre à se valoriser et à préparer ses entretiens d’embauche.
Partage d’expériences et exercices de simulation garantis…
Sans compter qu’un groupe de demandeurs d’emploi avertis peut très efficacement exercer une veille sur le marché du travail (notamment local) et ainsi repérer les meilleures attitudes à adopter face au recruteur. Jusqu’où abaisser ses prétentions de salaire ? Jusqu’à quand résister face aux offres en dessous de sa qualification ? Autant de questions qui peuvent être débattues collectivement.
Résoudre ses freins et ses problèmes
La perte de son emploi peut s’accompagner de freins qui paraissent insurmontables au premier abord : santé physique et psychologique, difficultés financières, familiales, mobilité réduite, logement… Il faut donc souvent résoudre un certain nombre de problèmes qui sont autant d’obstacles à la recherche d’un nouveau job.
Le Département de l’Essonne a mis en place pour aider les citoyen(e)s a franchir ces écueils les structures décentralisées que sont « les Maisons départementales des solidarités (MDS), structures pluridisciplinaires disposant de compétences très larges pour accompagner les Essonniens en difficulté. (…) La finalité est que les Essonniens, ainsi confortés, réussissent à construire des projets et des parcours de vie durables et n’aient, de ce fait, plus besoin de recourir aux services départementaux. » expliquent les communicants de la collectivité territoriale dans une plaquette de présentation.
Atelier « Lever les freins bloquant le retour à l’emploi »
Dans cette vidéo, différents acteurs de l’inclusion partagent leurs expériences de terrain avec les acteurs et les bénéficiaires de programmes mis en place au niveau local. Parmi ces responsables, Clothilde Clavier, coordinatrice d’inclusion numérique intercommunale pour le Grand Paris Sud. Après un tour de table de leurs parcours respectifs, tous partagent leurs réussites mais aussi leurs difficultés rencontrées au cours de leurs missions respectives.
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Illustrations du dossier : Copilot Dall-E et CD91.