Manager nul, discours non avenus : la compétence n'est pas une question de personnalité

Victime d’un manager incompétent ? Bienvenue en « kakistocratie » !

« Alors que la compétence est vue comme un pilier du monde du travail, l’incompétence est partout. Le problème est qu’elle ne se niche pas uniquement dans les emplois subalternes, mais qu’on la retrouve dans les gouvernances de nombreuses organisations. Bienvenue en « kakistocratie », le monde de l’incompétence ! », propose cette semaine Isabelle Barth de l’Université de Strasbourg dans The Conversation

Le mot kakistocratie est construit à partir de deux mots grecs : kakistos (le pire) et cratos (le pouvoir). J’ai mené une enquête pendant trois années pour analyser le phénomène, plus répandu qu’on ne le pense, et comprendre comment on pouvait en sortir. On pourrait supposer que ce type de gouvernance est réservé à quelques grandes institutions publiques (les bureaucraties), avec quelques illustrations savoureuses en littérature (Ubu Roi) ou au cinéma (Les Tuche à l’Élysée). Or, j’ai pu constater qu’on la retrouve également dans des multinationales comme dans des start-up ou des très petites entreprises (TPE).

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La promotion par l’incompétence…

« Il y a parfois des questions qui reviennent dans les organisations. Cette question : « Comment le chef, le patron, le manager est-il arrivé à ce poste, à avoir ces responsabilités, en étant aussi nul ? » ou bien celle-ci : « Comment peut-il rester en poste, alors qu’il est incompétent, et que tout le monde le sait ? » », interroge encore la professeure des universités Isabelle Barth dans cette Conférence Ted diffusée sur YouTube.

Depuis tout petit, nous entendons que pour réussir, il faut bien travailler, pour avoir un bon emploi, il faut décrocher un bon diplôme, pour mériter une promotion : il faut être le meilleur ! Pourtant, parfois, la réalité est bien différente. Il est donc important de poser un mot, même compliqué, sur une situation car nommer les choses permet d’avancer : Bienvenue en kakistocratie !

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Managers, et si vous arrêtiez de dire des choses qui ne servent à rien ?

« Dans le film Delicatessen de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, sorti en 1991, le personnage joué par Ticky Holgado essaye de vendre à celui incarné par Jean-Louis Dreyfus un appeau à rats. », racontent de leurs côtés Jean-Etienne Joullié et Philippe Spach, tous deux professeurs à l’École de Management Paris-La Défense du Pôle Léonard de Vinci, dans The Conversation.

Essuyant un refus, il sort alors de sa valise un objet improbable de forme rectangulaire affublé d’une espèce d’antenne-micro, déclarant qu’il s’agit d’un détecteur de conneries. Il enjoint son interlocuteur à en dire une. Celui-ci hésite, puis finit par lâcher : « c’est beau la vie ! » À ces mots, l’antenne-micro du détecteur se met à tourner sur elle-même tout en faisant un bruit répété de canard de baignoire.

Combien de managers n’ont-ils pas souhaité disposer d’un détecteur tel que celui imaginé par Jeunet et Caro ? Qui n’a pas perdu des heures en réunion à écouter un orateur débiter sur un ton docte des platitudes, des lapalissades ou parfois même des âneries ? Exemples parmi d’autres : « Les organisations mal gérées peuvent survivre quelque temps, mais finiront par échouer », « Les employés motivés travaillent dur » ou « Les entreprises qui survivent sont celles qui s’adaptent à leur marché ».

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La compétence professionnelle n’est pas une question de personnalité

« On lit parfois que la personnalité indique l’intelligence, ou qu’il existe des personnalités plus créatives que d’autres. Or, ces perspectives sont erronées, comme le montrait une publication en 2015. », rappellent enfin Veronique Brajeux-Ferrouillat et Jean-Etienne Joullié, tous deux professeur à l’École de Management Paris-La Défense du Pôle Léonard de Vinci, dans The Conversation.

En effet, il n’existe pas de définition consensuelle de la personnalité. Cependant, un thème commun émerge : la personnalité se manifeste au travers des régularités ou des cohérences du comportement.

Dans le monde professionnel, bien que les sages-femmes soient souvent bienveillantes, les magistrats distants et les commerciaux avenants, il reste difficile d’affirmer avec certitude que ces caractéristiques soient le reflet de leur personnalité : en effet, il est tout aussi probable que ces régularités comportementales soient le résultat d’une compétence acquise et qu’elles aient été adoptées parce qu’elles sont efficaces dans ces professions. Il est donc impossible de dire que les magistrats ont tous une personnalité réservée et introvertie. De la même façon, la bienveillance est essentielle pour une sage-femme, mais cela ne signifie pas qu’elle soit de nature bienveillante.

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Ré-édit :
Méthode expéditive : la rétrogradation

Ultime solution avant l’éviction pure et simple ? Dernier recours avant le peloton d’exécution ? Ce sont les questions que je me suis posé ce matin en lisant cet article de Welcome to the Jungle proposé par le fil d’actualité de Linkedin. Évidemment, j’avais fini la rédaction de cet article… Mais au lu de ce papier qui fait un curieux amalgame entre une reconversion avec perte de responsabilité, de salaire et… Une « rétrogradation » pour incompétence, j’ai décidé de l’ajouter ici, même si je ne partage pas les tenants et les aboutissants violents qui y sont exprimés assez maladroitement. À vous de vous faire votre propre opinion…

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