Qu'est-ce qu'un pitch de présentation en entretien d'embauche ?

Hello Work Par Hugo Diverres • Mis à jour le 30 août 2024 à 14h51, publié en janvier 2023 – Crédits photo : Daenin/stock.adobe.com

Etes-vous un bon storyteller ? 
Durée, contenu, plan, utilité… Comment réussir un bon pitch de présentation en entretien d’embauche ?

Qu’est-ce qu’un pitch ?

Le mot pitch est tiré de l’expression « elevator pitch », qui fait référence à un cliché de la vie en entreprise qu’on a tous pu voir dans de nombreux films hollywoodiens : vous croisez un supérieur hiérarchique dans un ascenseur et vous avez trente secondes pour lui présenter un projet ou demander une promotion avant qu’il n’arrive à son étage. C’est la chance de votre vie et elle ne dure que quelques secondes, autant dire que vous avez intérêt à être convaincant en un minimum de temps !

C’est de là que vient le terme pitcher, qui désigne une présentation ou un argumentaire très court censé susciter l’intérêt. Il est utilisé dans le monde du cinéma – le résumé rapide d’un scénario attisant la curiosité– comme dans le monde des startups – la présentation d’un projet d’entreprise à un investisseur potentiel.

Dans les deux cas, le pitch dure peu de temps et doit provoquer l’envie d’en savoir plus. Quel est le rapport avec un entretien d’embauche ? Lors de votre face à face avec un recruteur, vous allez devoir pitcher … votre propre parcours ! Votre pitch de présentation est la réponse attendue à la question : « parlez-moi de vous ? » Il arrive donc dès le début de l’entretien et vous devez vous y préparer pour faire bonne impression et vous démarquer des autres candidats. Un pitch réussi introduit l’entretien de la meilleure des façons : le recruteur a envie d’en savoir plus sur vous et a hâte de rentrer dans le vif du sujet car sa curiosité a été piquée au vif. Vous mettez ainsi toutes les chances de votre côté pour réussir votre entretien.

 

Quels éléments doit comporter un pitch percutant ?

S’il suffisait de réciter son CV par cœur face à un recruteur, ce serait beaucoup trop simple ! Vous ne devez pas non plus vous pitcher à la manière d’un film ou d’un roman, inutile d’y mettre du suspense en ne dévoilant pas tout. Néanmoins, vous devez conserver un format réduit : votre présentation ne doit pas excéder quelques minutes.

Voici ci-dessous un exemple de plan classique à utiliser lors de votre présentation. Vous pouvez l’adapter à votre convenance et inverser l’ordre de certaines parties mais on doit y retrouver à peu près les mêmes éléments.

Une introduction

Vous vous présentez en quelques phrases de façon percutante, dès les premières secondes. Attention, percutant ne signifie pas nécessairement original ou mémorable ! Vous pouvez préparer une punchline ou une petite note humoristique, mais l’essentiel de votre introduction consiste en une présentation générale de vous-même : votre identité, votre métier, vos années d’expériences et les fonctions que vous avez exercées.

Votre introduction est l’équivalent d’un résumé que vous mettriez en haut de votre CV. C’est-à-dire une présentation générale et globale qui permet de vous cerner en tant que professionnel et de comprendre pourquoi vous avez répondu à l’offre d’emploi.

Votre expérience professionnelle

C’est le moment d’en dévoiler un peu plus sur votre parcours professionnel et de rentrer dans le vif du sujet. Bien entendu, vous n’aurez pas le temps de tout détailler ou de nuancer. Prévoyez trois ou quatre étapes mettant en valeur des moments charnières de votre progression professionnelle. Soyez très bref sur votre parcours scolaire et ne remontez pas trop loin.

Sachant que le recruteur a votre CV entre les mains, ne vous attardez pas trop longuement sur des choses évidentes et ne vous contentez pas non plus de répéter ce qui est déjà noté. Offrez-lui plutôt une grille de lecture qui permet de comprendre comment et surtout pourquoi vous êtes passé d’une expérience à une autre, qui vous ont toutes conduit in fine à cet entretien d’embauche. L’idéal est d’avoir un fil conducteur qui puisse expliquer et donner de la cohérence à votre parcours, en lien le plus possible avec le poste à pourvoir. Même si vous n’avez pas un parcours linéaire et que vous avez effectué plusieurs transitions professionnelles, tentez d’expliquer ce qui vous a guidé. Cela peut vous apparaître artificiel à première vue, mais c’est en réalité tout l’art du story telling.

Vos compétences

Maintenant que vous avez passionné le recruteur avec l’histoire de votre parcours, il est temps de lui montrer ce que vous en avez tiré en synthétisant vos principales compétences. Là aussi, le temps joue contre vous et vous n’aurez pas le luxe d’évoquer les dizaines de compétences que vous possédez. Mieux vaut vous appuyer sur quatre ou cinq compétences fortes qui sont au cœur de votre savoir-faire et en lien avec le poste proposé.

C’est d’ailleurs un excellent moment pour mentionner vos succès professionnels ou certaines réussites marquantes. Servez-vous-en comme des exemples pour mettre en valeur vos points forts sur le plan technique tout en montrant certaines qualités personnelles.

Votre but

Désormais, on est censé mieux appréhender le professionnel que vous êtes grâce à l’évocation de votre parcours et de vos compétences. Il est temps à présent d’expliquer votre projet professionnel et vos motivations à postuler. C’est une sorte d’ouverture vers le futur qui arrive à la fin de votre pitch. A quoi aspirez-vous ? Si votre pitch est bien fait et que vous postulez à une offre qui vous correspond parfaitement, votre objectif professionnel va matcher de manière évidente avec le poste à pourvoir.

Cette partie se présente la plupart du temps comme suit : « C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, j’aspire à … » réussir dans ce poste, travailler dans telle ou telle sorte d’entreprise, renforcer mes compétences dans tel domaine, poursuivre ma progression en pouvant mettre en place tel projet, etc.

Vos centres d’intérêt

La sphère professionnelle, c’est bien, et si vous parliez de vous maintenant ? Malheureusement, vous arrivez déjà à la fin du pitch et vous ne pourrez pas longuement disserter sur, par exemple, votre passion pour les spiritualités asiatiques et à quel point cela a changé votre vie. Néanmoins, évoquer votre pratique des arts martiaux et de la méditation en quelques phrases est parfaitement adapté. Vous pouvez introduire cette partie d’un simple « Et sinon, d’un point de vue plus personnel, je suis également un grand pratiquant de… »

Mentionner vos centres d’intérêt permet de vous montrer sous un jour nouveau et de donner un côté plus personnel à votre pitch. Vos passions ne sont pas le cœur du sujet dans le cadre d’un entretien mais elles révèlent un jardin secret qui donne du relief à votre personnalité. Bien sûr, les soft skills et savoir-être ne seront jamais très loin dans l’esprit du recruteur et vous pouvez choisir de mettre l’accent sur certains hobbies pour vous mettre en valeur de façon indirecte. L’exemple le plus connu étant peut-être la compétence « travail d’équipe » dont tous les pratiquants de sport collectifs peuvent se targuer.

La conclusion

Ce n’est pas vraiment une partie déterminante puisque votre interlocuteur se doute que vous avez déjà presque fini de parler. Mais il serait dommage de tout gâcher en concluant d’un simple « euhh, voilà, j’ai fini. »

Votre conclusion, à l’image de votre introduction, doit donc être soignée. Vous pouvez d’ailleurs préparer une phrase type qui vous servira lors de vos futurs entretiens d’embauche. L’astuce la plus simple consiste à inviter les recruteurs à l’interactivité en leur donnant la possibilité de poser des questions : « En résumé, voilà ce que je pouvais vous dire de moi. Est-ce que vous avez des questions ? » Une petite touche d’humour est également une manière parfaite pour conclure votre pitch et introduire la suite de l’entretien dans la bonne humeur.

7 phrases pour conclure votre pitch en beauté

Pour lancer la suite de l’entretien d’embauche et terminer votre pitch de la meilleure des manières, voici sept méthodes pour bien conclure. A vous de choisir celle qui vous correspond le mieux :

1. Invitez à poser des questions

« En résumé, voilà ce que je peux vous dire de moi en quelques mots. Si vous avez des questions, je serais ravi d’y répondre ou d’approfondir certains points si vous le souhaitez. »

2. Exprimez votre enthousiasme pour le poste

« Pour conclure, je tiens à souligner que suis vraiment enthousiaste à l’idée de pouvoir contribuer à votre équipe et d’apporter mes compétences à ce poste. Est-ce que vous pouvez me le présenter plus en détails ? »

3. Faites une demande proactive de feedback

« Merci de m’avoir écouté. Vous avez peut-être déjà un premier retour sur ce que je viens de présenter ? Au vu de mes compétences et de mon parcours, est-ce que cela correspond à vos attentes pour ce poste ? »

4. Soulignez votre volonté d’apprendre et de vous adapter

 » Si vous avez des questions spécifiques, je serais heureux d’y répondre. Sachez en tout cas que j’ai hâte de pouvoir apprendre et m’adapter rapidement aux besoins de votre entreprise. « 

5. Proposez une idée ou un projet potentiel

« Voilà pour mon parcours ! A présent, je serais ravi de pouvoir vous expliquer comment je compte mettre en place pour votre entreprise et d’échanger sur vos attentes à ce sujet. »

6. Rappelez brièvement votre motivation et votre adéquation avec le poste

« En résumé, ce poste représente une opportunité idéale pour moi de . Je serais très heureux d’apporter ma contribution à vos projets. »

7. Exprimez votre confiance en vos capacités

« En conclusion, je suis convaincu que mon parcours et mes compétences correspondent parfaitement aux besoins de ce poste. Je suis prêt à relever ce défi et à apporter une vraie valeur ajoutée à votre équipe. »

Faut-il apprendre par cœur son pitch de présentation ?

Vous devez en tout cas le préparer et avoir la trame en tête ! Vous pouvez apprendre par cœur quelques moments précis de votre pitch, comme l’introduction ou certaines punchlines, mais le réciter par cœur risque de vous faire perdre en authenticité. Réciter un texte par cœur avec naturel est de l’ordre du travail d’acteur… A vous de voir si vous vous en sentez capable !

«Bien préparer la présentation de son parcours, c’est indispensable… mais attention aux monologues ! Il faut être synthétique, et faire des liens entre chaque poste occupé. Il faut que l’ensemble soit fluide et que ça ne fasse pas trop “récité”. On peut par exemple s’enregistrer, pour gommer des tics de langage ou s’assurer qu’on fait passer le bon message.»
Laetitia, recruteuse chez Hellowork

Néanmoins, entraînez-vous à déclamer votre pitch de présentation pour en connaître tous les moments forts et réussir parfaitement vos transitions entre chaque partie. C’est ce qui vous donnera confiance en vous au moment de passer un entretien. Inutile de connaître chaque mot par cœur, vous devez avant tout être en mesure de parler de votre parcours de façon intéressante et rebondir aux questions si besoin. Concentrez-vous plutôt sur les idées que vous souhaitez développer. Si apprendre un texte vous permet d’y arriver, pourquoi pas. Mais avec l’expérience et après avoir fait votre pitch lors de plusieurs entretiens, vous aurez l’habitude de vous présenter calmement sans devoir vous rappeler d’un texte appris à l’avance.

Comment être à l’aise lors d’un pitch de présentation ?

Passer un entretien est un moment stressant et votre corps pourrait trahir votre nervosité. Or si vous êtes trop stressé, vous risquez de ruiner vos efforts pour intéresser le recruteur à votre parcours. L’entraînement est la clé pour devenir plus confiant ! Devant votre miroir ou auprès d’un proche, entraînez-vous à vous présenter succinctement et à adopter une attitude détendue : tenez-vous droit, soyez souriant, regardez la personne en face de vous, maitrisez vos mains, adoptez le bon débit de parole, etc.

Vous pouvez aussi vous filmer pendant votre présentation. Cela vous permettra de repérer les moments moins pertinents de votre pitch, votre langage corporel et tout ce que vous pourriez améliorer dans votre posture pour être plus à l’aise.

Quelques conseils à garder en tête

  • Soyez authentique et honnête ! Votre story telling, aussi excellent soit-il, n’est pas là pour duper le recruteur mais pour mettre en valeur votre parcours. Ne mentez pas et ne vous inventez pas une vie pour rendre votre pitch plus intéressant, vous n’êtes pas là pour jouer un personnage.
  • Soyez clair. Votre discours doit être précis et simple : veillez-y dans les mots que vous choisissez en évitant le jargon ou les termes trop techniques. Basiquement, vous devez être capable de faire votre pitch à quelqu’un qui ne connaîtrait rien de votre métier ou de votre secteur d’activité.
  • Illustrez votre propos. Vous n’avez pas beaucoup de temps mais n’hésitez jamais à donner quelques exemples et faits précis vous mettre en valeur vos expériences. Cela montre que vous savez de quoi vous parlez et image votre propos, le rendant plus agréable à écouter.
  • Préparez votre CV et votre pitch en miroir. Si vous dites tout dans votre CV, vous n’aurez plus grand-chose à raconter lors de votre pitch… L’un et l’autre sont indissociables et votre présentation reprend plus ou moins la trame de votre CV. N’omettez rien d’essentiel dans votre CV mais laissez-vous si possible quelques anecdotes et informations intéressantes au moment de préparer l’entretien.
  • Entraînez-vous et… chronométrez-vous ! Un pitch trop court laissera le recruteur sur sa faim, qui se sentira alors obligé de vous poser de nombreuses questions par la suite (notamment si votre pitch n’est pas assez orienté vers le poste). Vous risquez de vous en apercevoir et cela vous mettra mal à l’aise. A l’inverse, si votre présentation s’éternise, on risque de vous couper. Ce qui n’est pas du meilleur effet… Entraînez-vous pour maitriser votre débit de parole et voir si vous détaillez trop ou pas assez telle ou telle information. Comptez trois à quatre minutes pour un bon pitch. Cinq minutes est une limite raisonnable même si aucune règle n’est gravée dans le marbre. Dans l’idéal, le recruteur ne doit pas voir le temps passer mais il doit lui en rester suffisamment pour mener la suite de l’entretien comme il l’entend.