Comment réussir dans un monde d'égoïstes grâce au Networking

Dans notre société moderne, l’individualisme est devenu la norme. Chacun a tendance à poursuivre ses propres intérêts, quitte à le faire au détriment des autres. Dans ce contexte, pour les individus qui croient en la collaboration plutôt qu’à la loi de la jungle, réussir constitue un réel défi. Heureusement, il existe une solution efficace pour prospérer dans cet environnement ACIDE (Anarchique, Chaotique, Imprévisible, Disruptif et Egoïste) : le Networking. Plus qu’un simple échange de cartes de visite écornées ou qu’une avalanche de contacts anonymes sur LinkedIn, le Networking incarne l’art subtil de la relation et une stratégie qui, bien menée, permet de transformer les égos en alliés afin de bâtir des succès communs et gratifiants.

Explorons comment des figures influentes comme, Dale Carnegie, Carlo Cipolla, Pablo Servigne, Alexandre Jollien et Robert Axelrod ont proposé des approches qui, une fois appliquées au Networking, permettent de transformer un monde d’égoïstes en une véritable communauté de soutien et de collaboration.

La coopération : un antidote contre l’égoïsme

Dale Carnegie, l’un de mes auteurs préférés, écrivait en 1937 dans Comment se faire des amis : « Vous pouvez gagner plus d’amis en deux mois en vous intéressant aux autres qu’en deux ans en essayant d’amener les autres à s’intéresser à vous. » Cette phrase résume une idée essentielle du Networking : pour réussir, il faut d’abord investir dans l’écoute attentive des autres.

Carnegie prônait une approche basée sur l’empathie, l’écoute et l’intérêt sincère. Dans un monde d’égoïstes, le simple fait de manifester une attention authentique crée une différence significative. En effet, un réseau ne se bâtit pas en tirant constamment parti des autres, mais en apportant de la valeur à ceux qui nous entourent. Cette attitude d’ouverture et de générosité attire naturellement des réciproques positives, ouvrant ainsi la voie à des relations d’entraide solides et durables.

Le piège de la stupidité humaine selon Carlo Cipolla

Pour mieux comprendre les dynamiques égoïstes qui traversent le monde professionnel et personnel, il est pertinent de citer l’économiste Carlo Cipolla, auteur d’un de mes livres préférés Les lois fondamentales de la stupidité humaine. Selon lui, les individus stupides – ou égoïstes dans notre contexte – sont ceux qui causent des pertes aux autres sans même en tirer un bénéfice pour eux-mêmes. Cipolla identifie cette « stupidité » comme l’un des plus grands obstacles à la collaboration et au progrès commun.

En Networking, éviter les comportements stupides, c’est comprendre que s’enfermer dans une logique de compétition acharnée, voire de perdant-perdant – ce qui arrive beaucoup plus souvent qu’on ne le croit –  peut non seulement nuire aux autres, mais également à soi-même à long terme. En fait, la clé pour réussir, c’est de sortir de ce schéma et de se concentrer sur la création de valeur partagée. Comme le disait Cipolla : « Le monde serait bien plus sûr si les gens réalisaient qu’aider les autres finit toujours par les aider eux-mêmes. » Cette prise de conscience est essentielle pour ceux qui souhaitent bâtir un réseau robuste dans un environnement, au départ, hostile.

L’effondrement et la résilience collective selon Pablo Servigne

Dans un contexte où les crises économiques, climatiques et sociales se multiplient, Pablo Servigne, auteur et théoricien de l’effondrement, propose une réflexion précieuse pour comprendre comment prospérer dans un monde en mutation rapide. Servigne prône la résilience, un concept qui peut être appliqué directement au Networking. Selon lui, face à l’adversité, la seule stratégie qui fonctionne véritablement est la collaboration collective. Dans son ouvrage L’entraide, l’autre loi de la jungle, coécrit avec Gauthier Chapelle, il déconstruit l’idée selon laquelle la compétition est la seule règle qui régit les relations humaines et animales.

Ce principe d’entraide s’applique parfaitement dans le cadre du Networking. En effet, au lieu de considérer chaque relation comme une transaction froide et calculée, il convient de la transformer en un partenariat qui enrichit les deux parties. Servigne affirme : « L’entraide est non seulement un besoin, mais une force sur laquelle reposent nos sociétés ». Conséquence : le Networking doit être considéré comme un réseau actif de résilience où les relations sont fondées sur l’échange de ressources, d’idées et de soutien.

Le détachement égoïste : une voie d’épanouissement personnel selon Alexandre Jollien

Alexandre Jollien, philosophe et écrivain, nous invite à embrasser une vision plus spirituelle des relations humaines. Dans Vivre sans pourquoi, il explique que le détachement de l’ego est la clé pour vivre en harmonie avec les autres. Appliqué au Networking, cet enseignement nous rappelle que l’égoïsme – ou la quête de l’intérêt personnel au détriment des autres – constitue une impasse mortifère.

Jollien nous invite à la bienveillance et à la gratitude envers ceux qui croisent notre chemin. En cultivant l’humilité, nous nous libérons de l’urgence de prouver notre valeur et nous pouvons nous concentrer sur la création de connexions authentiques. « Se débarrasser de l’ego permet de véritablement se rencontrer et s’entraider », écrit-il. Cette philosophie trouve une forte résonnance dans la pratique du Networking : en se détachant des résultats immédiats et en privilégiant les relations humaines profondes, on crée un réseau plus riche et plus solidaire.

Le dilemme d’Axelrod et la stratégie « donnant-donnant »

Revenons à Robert Axelrod, dont le dilemme du prisonnier itératif apporte une explication mathématique à la coopération. Axelrod explique dans son livre Comment réussir dans un monde d’égoïstes comment la stratégie gagnante, le « donnant-donnant », prône une coopération initiale suivie d’une réciprocité : vous trahissez si l’autre vous trahit, vous coopérez s’il coopère.

Ce modèle se traduit directement dans le Networking : il s’agit de commencer par coopérer, en étant ouvert et bienveillant, puis d’adapter son comportement en fonction de la réponse reçue. Si vous avez affaire à un TPMG (Tout pour Ma Gueule) qui profite de vous sans jamais rendre la pareille, il est nécessaire de réévaluer cette relation. Axelrod souligne qu’une poignée de personnes coopératives suffit pour entraîner un système entier vers une dynamique plus positive. Ainsi, en étant l’un de ces initiateurs de coopération, vous pouvez transformer votre environnement professionnel et développer harmonieusement votre réseau.

Une approche pratique pour réussir grâce au Networking collaboratif

Pour appliquer ces principes dans le cadre du Networking, voici quelques étapes pratiques à suivre :

1. Investissez dans les autres sans attente immédiate : montrez un intérêt sincère et soyez généreux dans vos offres d’aide. Comme l’explique Dale Carnegie, « Offrez sans compter, et les résultats viendront naturellement. »

2. Pratiquez l’écoute active : prenez le temps de comprendre les besoins et les aspirations des autres avant de chercher à promouvoir vos propres objectifs. Inspirez-vous pour cela du livre de Gérard Collignon : Comment leur dire.

3. Cherchez des collaborations, pas des transactions : pensez à long terme. L’entraide et la réciprocité sont des investissements dans des relations futures, pas des échanges vite faits, mal faits.

4. Créez des opportunités pour les autres : en mettant en avant les talents de vos contacts, vous contribuerez à créer une dynamique de succès collectif. Comme l’a montré Pixar, avec Ed Catmull à sa tête, cette approche collaborative porte ses fruits dans les environnements professionnels.

5. Restez cohérent et fidèle à vos valeurs : le Networking doit s’aligner sur vos principes éthiques. Cela garantit des relations authentiques et durables, bien plus puissantes que des alliances opportunistes et éphémères.

6. Pratiquez la gratitude : remerciez les personnes qui vous aident. Tout d’abord en leur disant merci. Ensuite, en leur rappelant régulièrement combien leurs conseils, leur coup de pouce ou leur appui a été précieux pour vous. En agissant ainsi, vous les encouragerez à donner le meilleur d’eux-mêmes.

Vers un monde plus coopératif

En conclusion, il est possible de réussir dans un monde d’égoïstes grâce au Networking, mais cela commande un véritable changement de mentalité. Plutôt que de chercher lamentablement à exploiter les autres, adoptez une approche basée sur la réciprocité, la coopération et l’entraide. Les pensées de figures comme Dale Carnegie, Carlo Cipolla, Pablo Servigne et Alexandre Jollien nous montrent qu’un réseau bâti sur la confiance et la collaboration est non seulement plus solide, mais également plus gratifiant.

Dans un monde qui valorise de plus en plus l’individualisme égoïste, les personnes qui optent pour la coopération et l’altruisme dans leur stratégie de Networking créent un futur vivable non seulement pour eux-mêmes, mais pour tous ceux qui les entourent. En prenant ce chemin, vous ne serez pas simplement un petit gagnant isolé, mais une cheville ouvrière d’un succès collectif.