Psychorigide, agressif, menteur… Comment gérer les personnalités difficiles de vos collègues ?

Courrier Cadres, le 19 septembre 2024 par Léa LUCAS

Dans son livre « Mon collègue est nul, mais je le soigne ! », l’auteur Gael Chatelain-Berry dresse le portrait de 7 personnalités toxiques en entreprise. Heureusement, il explique comment les gérer, si par mésaventure, cette personne toxique, c’était votre collègue…

Gael Chatelain-Berry, conférencier et podcasteur de Happy Work, vient de sortir Mon collègue est nul, mais je le soigne ! aux Editions F1rst, 5 ans après le succès de Mon boss est nul, mais je le soigne ! « Mon objectif avec ce nouveau livre est de faire de ce sujet anxiogène un sujet plus léger. D’éviter de passer du désaccord à un conflit insoluble qui va entraîner beaucoup de souffrance pour les salariés d’une entreprise. Les conflits partent souvent de rien, et les responsabilités sont souvent partagées. Avant de décider de quitter son travail, il existe toujours un chemin où des solutions peuvent être trouvées. La communication permet de débloquer de nombreuses situations et de tempérer des personnalités compliquées », explique-t-il.

1. Le pyschorigide

  • Comment le reconnaître ? Il résiste au changement, adhère de manière stricte aux règles
  • Ses atouts : Rigueur, exigence, convictions fortes, point d’équilibre dans une équipe (stabilité)
  • Son impact au travail : Difficulté à communiquer, manque de flexibilité, incapacité à innover
  • Comment le gérer ? Lui faire des retours réguliers et constructifs pour l’amener progressivement au changement, dialoguer calmement pour trouver des compromis, lui offrir un cadre rassurant

2. Le prétentieux

  • Comment le reconnaître ? Il manque de confiance en lui, a besoin de reconnaissance, est arrogant
  • Ses atouts : Il pousse les autres à se mettre aussi en avant
  • Son impact au travail : Rabaissement des autres, augmentation du stress dans l’équipe
  • Comment le gérer ? Fixer des limites claires, ne pas remettre ses propos en cause de manière frontale, l’écouter activement et sans jugement, le questionner / solliciter son avis de temps en temps pour lui montrer de l’intérêt, encourager la collaboration au sein de l’équipe

3. L’agressif

  • Comment le reconnaître ? Il ressent une forte insécurité personnelle et/ou professionnelle, tient des propos cinglants, et adopte une posture de fermeture (gestes brusques, regards menaçants, etc)
  • Ses atouts : Opiniâtre et combatif (notamment en cas de crise dans l’entreprise)
  • Son impact au travail : Diminution de la productivité de l’entreprise, dégradation de la santé mentale de son entourage
  • Comment le gérer ? Exprimer ses limites avec assertivité (de vive voix ou par mail avec le supérieur hiérarchique en copie), dialoguer calmement et avec humour pour faire redescendre les tensions

4. Le frustré

  • Comment le reconnaître ? Il est pessimiste, susceptible, nerveux la plupart du temps, et a tendance à s’isoler, peu coopérer et procrastiner
  • Ses atouts : Créativité pour chercher des solutions aux problèmes
  • Son impact au travail : Démotivation du reste de l’équipe
  • Comment le gérer ? Réduire sa charge de travail, l’aider à se développer professionnellement, communiquer de manière transparente pour dissiper les malentendus, encourager la cohésion

5. Le menteur-manipulateur

  • Comment le reconnaître ? Il manque de confiance en lui, a peur de l’échec, privilégie ses intérêts
  • Ses atouts : Il dispose d’un véritable talent d’acteur (une qualité utile dans certains métiers/secteurs)
  • Son impact au travail : Création d’un environnement hautement toxique (conflits, concurrence)
  • Comment le gérer ? Rappeler les faits (objectifs concrets, mesurables, vérifiables) avec professionnalisme lors d’échanges réguliers, construire progressivement une relation de confiance, refuser de participer aux conversations diffamatoires, encourager la cohésion au sein de l’équipe

6. Le tire-au-flanc

  • Comment le reconnaître ? Il procrastine et est désengagé de la vie de l’entreprise
  • Ses atouts : Il prend soin de son bien-être et ne risque pas de frôler le burn-out (à noter que ce qui peut être considérée comme de la paresse dans certaines entreprises, où la pression est très élevée, est en réalité la norme dans d’autres entreprises)
  • Son impact au travail : Augmenter la charge de travail de ses collègues, diminution de la productivité de l’entreprise
  • Comment le gérer ? Lui redonner envie de travailler en lui confiant des tâches stimulantes, dialoguer avec bienveillance pour qu’il évoque ses difficultés, l’aider à s’organiser en gérant plus efficacement ses priorités, lui fixer des objectifs précis, ne pas lui tenir rigueur de ses actes passés

7. Le négatif pathologique

  • Comment le reconnaître ? Il résiste au changement, se plaint fréquemment, critique les autres, est insatisfait la plupart du temps, et adopte un langage non-verbal de fermeture (soupirs, etc)
  • Ses atouts : Son esprit critique très tatillon s’avère utile dans certaines situations professionnelles, surtout lorsque, à l’inverse, ses collègues n’osent pas dire haut et fort ce qui ne fonctionne pas
  • Son impact au travail : Sabotage du travail d’équipe, création d’un environnement démoralisant, ce qui entraîne de l’absentéisme et du turnover dans l’entreprise
  • Comment le gérer ? Lui exprimer avec empathie vos ressentis en tant que réceptacle de la négativité, l’écouter et dialoguer positivement en trouvant des solutions, construire une relation de solidarité afin qu’il se sente soutenu et qu’il calque son comportement à celui de son nouvel allié

L’auteur termine en précisant que « nous pouvons toutes et tous avoir quelques traits de ces personnalités, mais elles deviennent véritablement toxiques lorsqu’elles se manifestent à des fréquences et à des degrés élevés. Pour éviter de les adopter, il est important de bien se connaître et de maîtriser ses émotions. Il faut, par ailleurs, garder à l’esprit que personne n’est jamais apprécié à 100 % dans une entreprise. En tout cas, j’espère que ce livre permettra à de nombreuses personnes de créer un cadre de travail apaisé. »